Née au Canada et résidant actuellement à Genève, Katharina von Flotow a un parcours artistique riche et diversifié, alliant cinéma et photographie. Elle est notamment la fondatrice du Black Movie, le festival international de films indépendants qui se tient chaque année à Genève, un événement qu’elle a dirigé pendant 10 ans.
Sous sa direction, le festival s’est imposé comme une plateforme de diffusion majeure pour les films indépendants à travers le monde. Par la suite, elle s’est tournée vers la production cinématographique, fondant sa propre société et produisant des documentaires remarqués sur la scène internationale, parmi lesquels Musée d’Hitler, Darwin’s Great Journey, Jean- Jacques Rousseau Tout dire, Seed Warriors et Ce cher Museum. Depuis 2019, Katharina von Flotow s’est engagée pleinement dans la photographie, avec un intérêt particulier pour la flore. À travers ses expositions et publications, elle explore le thème de la vie végétale avec une approche unique. Ses séries comme Memento Mori (2021) et la récente Flora Incognita (2024) s’inscrivent dans cette démarche. Travaillant avec la technique du « scanogramme », un procédé qui utilise un scanner pour capturer des images d’une extrême précision, l’artiste met en lumière la beauté et la complexité des plantes.
Cette technique, explorée depuis les années 1960, permet une netteté étonnante, créant des plans rapprochés qui confèrent une dimension presque monumentale aux sujets. L’un des aspects les plus frappants du travail de Katharina est l’attention portée aux signes de décomposition des plantes qu’elle photographie. Que ce soit un flétrissement subtil ou un jaunissement marqué, ces détails rappellent la fugacité de la vie, en écho à la tradition des « vanités » de la peinture flamande du 17e siècle. Ce genre, influencé par le calvinisme, était un rappel constant de la nature éphémère de la vie, souvent symbolisée par des éléments comme des fruits en décomposition ou des crânes. La série Memento Mori, débutée durant le confinement, traduit cette fascination pour la beauté fragile de la nature, mais aussi une réflexion profonde sur la temporalité et la finitude.
En observant la nature à travers cette lentille artistique, Katharina von Flotow engage le spectateur dans une méditation sur la relativité de l’existence humaine, tout en rendant hommage à la splendeur souvent négligée du monde végétal.
L’artiste tient à remercier Fanny Serain, Responsable des expositions à la Ville de Meyrin, pour la mise à disposition des grandes toiles.